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Référence pour ce cas: 14-oct-54-Saint-Vincent-les-Forts.
Merci de citer cette référence dans toute correspondance avec moi en rapport avec ce cas.
Dans son livre de 1958 sur la vague française de 1954, Aimé Michel indiquait que les 15 et 16 octobre 1954 ont été marqués par une curieuse expérience, alors que le temps sur la France entière était très clair, la visibilité excellente, les vents dominants en altitude faibles et orientés est-ouest sur la moitié sud du pays.
L'affaire a commencé à Saint-Vincent-les-Forts, dans les Basses-Alpes, à 45 kilomètres de la frontière avec l'Italie, vers la fin de l'après-midi du 14 octobre 1954, avec un témoignage de Joseph Michel, ancien télépointeur de la Marine, frère d'Aimé Michel, qui a écrit à ce dernier le lendemain:
"Hier soir 14 octobre, à 17 h 30, nous avons découvert en direction nord-ouest et paraissant à très haute altitude un très gros objet lumineux. Grosseur apparente au début: la moitié de la pleine lune. A l'œil nu, on aurait dit une grosse boule phosphorescente. Vu à la jumelle, l'apparence était celle d'un disque lumineux sur le pourtour et plus sombre en son centre. Nous l'avons observé pendant une heure environ, se déplaçant lentement vers l'ouest (trente degrés en une heure). D'abord parfaitement circulaire et très lumineux, il devint de plus en plus ovale en passant du jaune à l'orange, puis au rouge. Vers 18 h 20, alors que le soleil avait disparu et que pointaient les premières étoiles (Saint-Vincent-les-Forts est à 1 300 mètres d'altitude), nous l'avons perdu de vue".
Aimé Michel dit avoir pensé que c'était "un très beau ballon-sonde qui nous vient d'Italie par temps clair", et s'est attendu à ce qu'il traverse toute la France méridionale à très haute altitude, visible partout.
Il s'est dit "Nous allons voir la psychose" des soucoupes volantes "en action. Dieu sait en quoi sera transformé cet inoffensif appareil."
Michel indique qu'en effet, il a été aperçu le lendemain (15 octobre 1954) et le surlendemain (16 octobre 1954) dans presque toute la moitié sud de la France, et il donnait une douzaine de lieux où cela d'était produit.
Il a été photographié à l'observatoire de haute Provence, il a été peint en aquarelle par un observateur de l'Aveyron.
Michel remarque que de nombreux témoins l'avaient appelé "soucoupe volante", mais la surprise était le détail étonnant qui plongea dans une profonde perplexité tous ceux, dont il était à l'époque, qui attribuaient 95 pour cent des observations de soucoupes des deux derniers mois à un phénomène de "psychopathologie collective": tous les témoins sans exception, même ceux qui croyaient avoir vu une soucoupe volante, avaient donné une description rigoureusement fidèle du phénomène. Les croquis qu'il a eu sur-le-champ d'un témoin de l'Aveyron, M. Elie de Vézins, qui se déclarait convaincu de l'existence des soucoupes volantes et que c'est ce qu'il avait vu, "étaient si exacts qu'ils se superposent dans les moindres détails avec la photo de l'observatoire de Haute Provence."
Michel raconte qu'il avait montré les croquis de M. de Vézins à une personnalité militaire qu'il ne veut pas nommer, et que le savant homme les a considéré avec accablement, avait soupiré, s'était touché le front et avait dit:
- De plus en plus fort. C'est du délire. Mais où diable vont-ils chercher tout ça?"
Michel lui a alors suggéré "C'est peut-être un ballon." Mais le savant a répliqué:
"- Mais non. C'est du délire, tout simplement. Ils sont tous fous, vous dis-je."
Michel indique que les journaux n'ont trouvé aucune description aberrante à publier, et qu'il n'a reçu aucune lettre fantaisiste. Les descriptions étaient si unanimes et si précises qu'avant toute enquête, et bien avant que fût connue la photo de l'observatoire, la véritable nature du phénomène ne faisait de doute pour personne dans les milieux informés.
Il avait tout de même fallu de nombreux jours pour établir l'origine exacte du ballon. Ce n'est que beaucoup plus tard que la préfecture des Hautes-Alpes étant entrée en rapport avec les autorités italiennes, et avait appris qu'un ballon-sonde de dimensions gigantesques avait été largué par l'université de Padoue, en Italie, pour l'étude des rayons cosmiques en haute altitude.
Michel indique que les savants italiens avaient parfaitement reconnu la photo prise à l'observatoire de haute Provence (photo qui, dit-il en passant, avait valu à l'un de ses auteurs, qui préparait une thèse de doctorat sur la haute atmosphère, de mesquines remontrances de ses supérieurs hiérarchiques, ceux-ci l'ayant accusé, à tort d'ailleurs, de sacrifier à la soucoupomanie).
Michel concluait: "... un superbe ballon-sonde traverse la France et se laisse contempler par tous ces cerveaux débiles. Et que décrivent les cerveaux débiles? Un ballon-sonde..."
De fait, un article dans le journal national France Soir du 16 octobre 1954 avait rapporté qu'un ballon sonde avait intrigué toute l'après-midi, "hier" (mais probablement le 14), les habitants des Hautes-Alpes qui le prirent pour une soucoupe volante. Il s'agissait d'un ballon stratosphérique chargé de matériel scientifique pour l'étude des rayons cosmiques qui avaient été lâché à Milan, expliquait le journal.
[Ref. fso1:] JOURNAL "FRANCE SOIR":
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Au-dessus du Vieux-Port, un engin lumineux sphérique laissant une traînée brillante a été vu vers 18 heures, hier, par plusieurs personnes.
Un cigare lumineux a été vu à Mallemort (Bouches-du-Rhône) par plusieurs témoins. Une "boule rouge" a en outre tournoyé au-dessus d'Arles avant de disparaître en direction des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Explosant en plein ciel au-dessus de Graulhet (Tarn) une soucoupe se serait désintégrée sous les yeux de M. Jean Carcenac, 43 ans, qui observait le phénomène à la jumelle. Des débris de l'objet (des filaments argentés agglomérés qui se brisent au toucher) ont été recueillis par la gendarmerie qui a ouvert une enquête.
Un disque muni de 12 hublots a été vu à Besse-sur-Braye (Sarthe). Dans le même département, un garagiste de Coulaires et un automobiliste d'Allennes ont vu un disque tournoyer dans le ciel.
Près de Trappes, un automobiliste, M. Richard Baudens, demeurant à Adaimville (S.-et-.O) a vu une lueur rouge fixe dont la luminosité s'accentuait progressivement. Le témoin, ancien pilote (4.000 heures de vol) a observé l'engin qui s'est ensuite déplacé de droite à gauche et de haut en bas pendant 20 minutes.
Un ballon sonde a intrigué toute l'après-midi, hier, les habitants des Hautes-Alpes qui le prirent pour une soucoupe volante. Il s'agissait d'un ballon stratosphérique chargé de matériel scientifique pour l'étude des rayons cosmiques qui avaient été lâché à Milan.
Une "flamme éblouissante" a été vue par M. Corre, professeur à Bourg (Ain) et d'autres habitants de la région. En outre, un "cigare" a été aperçu à Nantua, à Bellegarde et à Romans.
Sur la voie ferrée, au lieudit Saint-Pierre-Halte, près de Saint-Omer, ce serait posé un engin jaune et brillant de 2 mètres de haut.
Un œuf de feu a vu par un représentant circulant en automobile entre Niffer et Kembs (Haut-Rhin).
Un cultivateur d'Angles (Vendée) a vu un engin qui, en avançant changeait de forme et de couleur. Lorsque le témoin voulut s'approcher de l'objet, ce dernier émit des rayons lumineux formant un écran derrière lequel il disparut sans bruit.
Un petit être en combinaison brillante a été vu dans la forêt de la Mamora par un ingénieur français de Meknès. Le "Martien" s'est dirigé vers un engin stationné au bord de la route qui s'est envolé à vive allure.
Quinze ouvriers des subsistances militaire de Casablanca ont aperçu un objet de forme allongée, de couleur blanc orangé qui, pendant une minute, est descendu sur la ville comme une feuille morte pour, soudain, changer de trajectoire et disparaître à vive allure à l'horizon.
Pas de soucoupe volante dans le Vaucluse: le secrétariat d'Etat aux Forces armées (Air) a précisé que, contrairement à certaines informations, les deux pilotes de la base d'Orange qui ont survolé à différents altitude Fontaine-de-Vaucluse le 14 octobre après-midi n'ont observé aucun engin inconnu au cours de leurs recherches. Les deux pilotes sont des officiers expérimentés et leur compte rendu est formel.
[Ref. aml1:] AIME MICHEL:
Aimé Michel indique que les 15 et 16 octobre 1954 ont été marqués par une curieuse expérience, alors que le temps sur la France entière était très clair, la visibilité excellente, les vents dominants en altitude faibles et orientés est-ouest sur la moitié sud du pays.
L'affaire a commencé à Saint-Vincent-les-Forts, dans les Basses-Alpes, à 45 kilomètres de la frontière avec l'Italie, vers la fin de l'après-midi du 14 octobre 1954, avec un témoignage de Joseph Michel, ancien télépointeur de la Marine, frère d'Aimé Michel, qui a écrit à ce dernier le lendemain:
"Hier soir 14 octobre, à 17 h 30, nous avons découvert en direction nord-ouest et paraissant à très haute altitude un très gros objet lumineux. Grosseur apparente au début: la moitié de la pleine lune. A l'œil nu, on aurait dit une grosse boule phosphorescente. Vu à la jumelle, l'apparence était celle d'un disque lumineux sur le pourtour et plus sombre en son centre. Nous l'avons observé pendant une heure environ, se déplaçant lentement vers l'ouest (trente degrés en une heure). D'abord parfaitement circulaire et très lumineux, il devint de plus en plus ovale en passant du jaune à l'orange, puis au rouge. Vers 18 h 20, alors que le soleil avait disparu et que pointaient les premières étoiles (Saint-Vincent-les-Forts est à 1 300 mètres d'altitude), nous l'avons perdu de vue".
Aimé Michel dit avoir pensé que c'était "un très beau ballon-sonde qui nous vient d'Italie par temps clair", et s'est attendu à ce qu'il traverse toute la France méridionale à très haute altitude, visible partout.
Il s'est dit "Nous allons voir la psychose" des soucoupes volantes "en action. Dieu sait en quoi sera transformé cet inoffensif appareil."
Michel indique qu'en effet, il a été aperçu le lendemain (15 octobre 1954) et le surlendemain (16 octobre 1954) dans presque toute la moitié sud de la France, à Lyon, à Murat, au Puy, à Saint-Céré, à Toulouse, à Tulle, Digne, Briançon, Grenoble, dans l'Aveyron, le Tarn, la Haute-Loire, la Lozère, la Drôme, l'Ardèche, les Bouches-du-Rhône.
Il a été photographié à l'observatoire de haute Provence, il a été peint en aquarelle par un observateur de l'Aveyron.
Michel remarque que de nombreux témoins l'avaient appelé "soucoupe volante", mais la surprise était le détail étonnant qui plongea dans une profonde perplexité tous ceux, dont il était à l'époque, qui attribuaient 95 pour cent des observations de soucoupes des deux derniers mois à un phénomène de "psychopathologie collective": tous les témoins sans exception, même ceux qui croyaient avoir vu une soucoupe volante, avaient donné une description rigoureusement fidèle du phénomène. Les croquis qu'il a eu sur-le-champ d'un témoin de l'Aveyron, M. Elie de Vézins, qui se déclarait convaincu de l'existence des soucoupes volantes et que c'est ce qu'il avait vu, "étaient si exacts qu'ils se superposent dans les moindres détails avec la photo de l'observatoire de Haute Provence."
Michel raconte qu'il avait montré les croquis de M. de Vézins à une personnalité militaire qu'il ne veut pas nommer, et que le savant homme les a considéré avec accablement, avait soupiré, s'était touché le front et avait dit:
- De plus en plus fort. C'est du délire. Mais où diable vont-ils chercher tout ça?"
Michel lui a alors suggéré "C'est peut-être un ballon." Mais le savant a répliqué:
"- Mais non. C'est du délire, tout simplement. Ils sont tous fous, vous dis-je."
Michel indique que les journaux n'ont trouvé aucune description aberrante à publier, et qu'il n'a reçu aucune lettre fantaisiste. Les descriptions étaient si unanimes et si précises qu'avant toute enquête, et bien avant que fût connue la photo de l'observatoire, la véritable nature du phénomène ne faisait de doute pour personne dans les milieux informés.
Il avait tout de même fallu de nombreux jours pour établir l'origine exacte du ballon. Ce n'est que beaucoup plus tard que la préfecture des Hautes-Alpes étant entrée en rapport avec les autorités italiennes, et avait appris qu'un ballon-sonde de dimensions gigantesques avait été largué par l'université de Padoue, en Italie, pour l'étude des rayons cosmiques en haute altitude.
Michel indique que les savants italiens avaient parfaitement reconnu la photo prise à l'observatoire de haute Provence (photo qui, dit-il en passant, avait valu à l'un de ses auteurs, qui préparait une thèse de doctorat sur la haute atmosphère, de mesquines remontrances de ses supérieurs hiérarchiques, ceux-ci l'ayant accusé, à tort d'ailleurs, de sacrifier à la soucoupomanie).
Michel concluait: "... un superbe ballon-sonde traverse la France et se laisse contempler par tous ces cerveaux débiles. Et que décrivent les cerveaux débiles? Un ballon-sonde..."
[Ref. gqy1:] GUY QUINCY:
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14 octobre [1954]
[... autres cas...]
17 h 30: Saint-Vincent-les-Forts (Basses-Alpes): gros objet lumineux lent, venant d'Italie, visible 1 heure (ballon-sonde lancé par l'université de Padoue)
[... autres cas...]
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Cas négatif, ballon de haute altitude de l'Université de Padoue.
La photo du ballon par l'observatoire de Haute-Provence:
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Voir également la note de 1968 par Raymond Veillith sur la même affaire.
(Ces mots clés sont uniquement destinés à aider les recherches et ne préjugent pas des faits.)
Saint-Vincent-les-Forts, Alpes-de-Haute-Provence, ballon, Italie, Padoue, haute altitude, cas négatif, Joseph Michel
[----] indique des sources que je n'ai pas encore pu consulter.
Version: | Créé/changé par: | Date: | Description: |
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1.0 | Patrick Gross | 5 août 2019 | Première publication. |
1.1 | Patrick Gross | 11 mai 2022 | Addition [gqy1]. |
1.2 | Patrick Gross | 6 septembre 2025 | Addition [fso1]. Dans le Résumé, addition des informations de [fso1]. |